Dans la vie d’un voyageur, il y a beaucoup de journées vraiment sympas, un certain nombre de journées magnifiques et puis quelques rares moments d’extase, de béatitude, d’éblouissement absolu.
Après Santiago, nous venons dans le désert de l’Atacama qui fait clairement partie de la dernière catégorie, juste derrière le Grand Canyon qui reste pour moi la crème de la crème d’un voyage dépaysant. Donc un énorme coup de cœur ! Des journées à sillonner ce désert dans tous les sens et à en prendre plein, mais alors PLEIN les yeux !
D’abord, quelques précisions géologiques : le désert de l’Atacama est un immense désert coincé entre la Cordillère de la côte et la Cordillère des Andes, si bien que, vu la taille des montagnes ici (5000 m et +), il ne reçoit ni l’eau du pacifique, ni l’eau de l’Amazonie. Donc il est le désert le plus sec du monde. Ici c’est sec, sec, sec ! (Papa, je t’assure, t’arrêterais de te plaindre qu’il ne pleuve pas assez si tu venais par ici !). En fait, l’air contient à peine 10% d’humidité en moyenne. Donc toutes les muqueuses sèchent instantanément : lèvres, nez, yeux (j’ai failli perdre une lentille).
La partie où nous sommes est un plateau à 2500 m d’altitude et le moindre col monte à 4000 m. Et oui, les Andes sont la deuxième chaîne de montagnes du monde, juste après l’Himalaya.
Et évidemment, le tout est sur la fameuse ceinture de feu du pacifique : une zone hautement tectonique et sismique (moult volcans et geysers).
Une fois n’est pas coutume, cet article sera rédigé en deux parties : trop de belles choses à montrer, d’histoires à raconter.
Notre lieu de séjour : San Pedro de Atacama.
San Pedro est un joli petit village du désert en adobe, posé sur une oasis, non loin du volcan Licancabur. Parce que, certes, il ne pleut jamais, mais il y a des sources et des rivières dont on ne sait toujours pas d’où vient l’eau. (Faut qu’on révise !)
L’adobe est ce mélange de terre cuite et de paille. Ce village, pour adorable qu’il soit, n’en est pas moins en train de devenir un Disneyland, loin des traditions atacaméennes.
JOUR 1 : en route pour les Piedras Rojas
On prend la CH23 en direction de l’Argentine toute proche pour rentrer un peu dans le vif du sujet. Au programme, essentiellement des lacs d’altitude, zones de nidification refuges de certaines espèces et donc des montagnes (et volcans !).
Au début, on traverse le grand salar de Atacama, un immense salin. Vous en aurez une idée assez claire en vous imaginant une poêle à frire… salée.
La route monte tranquillement et nous traversons le tropique du capricorne (du nord vers le sud). C’est bête, mais c’est assez rigolo quand même de se dire qu’on franchit un tropique !
Puis, on fait une pause dans le seul village du coin afin de se restaurer avant d’attaquer l’Atacama (elle était facile !), plus sérieusement avant de s’enfoncer davantage dans les montagnes. (Le prochain bled euh… pardon, pueblo est en Argentine).
Socaire est un joli petit village, posé à 3200 m d’altitude, on commence d’ailleurs à le sentir.
Une fois requinqués, nous partons à l’assaut des montagnes et des lacs (laguna) et à la découverte de ce qui est une vraie inconnue pour nous.
Premier arrêt (obligé) : laguna Miscanti et laguna Miniques.
C’est ainsi que nous rencontrons nos premières vigognes, ces fins camélidés de l’altiplano (qui ressemblent à s’y méprendre à des guanacos).
Déjà, là, on en avait pris plein les mirettes. Mais nous décidons de continuer et de nous rapprocher encore de l’Argentine.
Le paysage devient de plus en plus spectaculaire et grandiose, entre volcans, steppes et sel.
La faune et la flore, reculés à plus de 4000 m, se dévoilent, silencieuses et si belles.
Et puis, au passage d’un col à 4300 m, un paysage époustouflant se dévoile à nous, comme une prima donna un grand soir.
Nous restons sans voix devant une telle merveille (mais peut-être est-ce l’altitude, le froid et le vent…).
Ceci dit, les photos parlent d’elle-même, non ?
Nous nous arrêtons pour essayer d’embrasser d’un seul regard toute l’immensité du paysage, tellement heureux d’être là.
C’est tellement beau que ça m’en arracherait des larmes.
Puis, on continue encore un peu plus loin. Là nous sommes à 20 km de la frontière argentine.
Une journée rare, certes parfois rude, mais également pleine de grâce et incroyablement belle. Une journée comme celle-là justifie à elle-seule la quête de mes voyages : trouver et montrer l’incroyablement beau de notre planète.
Jour 2 : en route pour le salar de Tara
Le lendemain, nous repartons à l’assaut des montagnes mais par une autre route, la CH27, qui passe tout près de la frontière bolivienne et nous conduit également en Argentine, de l’autre côté des Andes.
Nous montons presque tout droit sur le Licancabur, le grand seigneur de la région, volcan dont on ne peut pas se lasser de la forme parfaite.
C’est l’occasion de croiser un troupeau de Lamas (domestiqués).
Au col, à 4800 m nous atteignons la frontière avec la Bolivie dont on peut admirer les paysages austères mais somptueux.
En parlant d’altitude, nous avons roulé à la hauteur du « Mont-Blanc » !
Lorsqu’on s’arrête et qu’on sort de la voiture, on se rend bien compte qu’il y a moins d’oxygène. Mais comme je suis une tête de linotte, je grimpe et cours comme si de rien n’était. C’est réussi, immédiatement j’ai la tête qui tourne et le cœur qui bat à 140. Mais que c’est beau !
Nous faisons alors une pause à la laguna de Pujsa (enfin, je crois), hâvre de vie dans ce désert minéral, à 4700 m. Le contraste des couleurs est toujours saisissant, la densité du ciel, le vert de la rare végétation, le bleu aigue-marine des lacs et l’infinie variété d’ocres de la roche ou du sable.
Mais ce qu’on ne voit pas sur les photos : c’est qu’on se caille ! Il y a un vent à décorner un lama (s’ils en avaient. D’ailleurs c’est peut-être pour ça qu’ils n’en ont plus !) et nous sommes en altitude !
Nous faisons d’ailleurs une bien drôle de rencontre en chemin
Nous repassons un col à 4700 m pour déboucher sur un grand plateau d’altitude, à nouveau très différent des autres paysages.
Et notamment, nous découvrons un lac au fond noir qui vient ajouter à la palette de couleurs andines quelque chose de subitement mystérieux. L’ensemble est d’une grand harmonie, époustouflant de beauté.
Mais, il semblerait que nous soyons allés trop vite en besogne, et Olivier commence franchement à sentir le mal des montagnes (à cause de l’altitude). Nous rentrons donc dare-dare, sans demander notre reste pour redescendre en altitude rapidement. Laissant derrière nous une journée magnifique sur une autre planète, si belle et si fragile, la terre d’avant l’humain.
En redescendant, tel un prince charmant, le Licancabur nous offre à voir un de ses superbes profiles, comme pour un dernier adieu.
La suite du désert de l’Atacama (bientôt)
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Magnifique! je revis mon voyage 🙂 J’aimerais trop y retourner… C’est si irréel !! Et dire que certain-e-s ont gravi le Licancabur 🙂 Il est beau d’en bas aussi!!
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Déjà que les photos sont belles… Mais l’histoire est plaisante ! Et j’aimerais trop y aller pour voir le petit renard.
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