Évidemment, raconter ou montrer Noël en Alsace, revient nécessairement à narrer mes souvenirs d’enfant, de ces dizaines de préparations et de célébrations !
Aussi loin que je remonte dans ma mémoire, l’Avent – ce temps avant Noël – embaumait les odeurs chaudes des multiples bredele de ma mère, ces petits gâteaux de Noël dont les mères alsaciennes ont le secret. Lorsque nous rentions de l’école avec ma sœur dans le froid glaciale d’un décembre sans soleil, nous gagnait alors l’odeur alléchante des dernières cuissons. C’est donc salivant que nous quémandions de nos petites mains à faire bombance des merveilles encore chaudes de cannelle, d’amandes ou de citrons confits.
Mais ma mère avait un règle stricte qui ne souffrait aucune exception : PAS AVANT NOËL. Dire qu’on frôlait la torture n’est pas exagéré !
Mais faisant fi du diktat maternelle, nous nous faufilions en cachète jusqu’à la cave où des monticules de bredele étaient stockés dans les boites en fer blanc. Couverts par le son de la télé, nous chapardions quelques larcins de l’autorité parentale. Ma mère, qui avait le bon goût d’en faire des quantités astronomiques (pour offrir), ne se rendit jamais comptes que le soir venu, ces deux lutins se transformaient en larrons, butinant ces petits trésors qui restent pour moi l’un des souvenirs les plus émus de Noël.
Noël a quelque chose de sérieux en Alsace. On ne badine pas avec une tradition séculaire ou dès fin novembre, chacun rentre dans le temps de l’Avent, temps qui me semblait interminable enfant. Les maisons sont décorées, les beaux sapins vosgiens habillés de leurs plus beaux atours et le marché de Noël se lovent dans les villages et les centres des villes.
C’est à la nuit tombée que la magie de Noël s’empare de l’Alsace toute entière. Chaque village s’illumine, scintille alors de mille feux.
Strasbourg
Bien sûr, Reine incontestée de Noël, Strasbourg, est encore plus belle que d’ordinaire avec son marché de Noël au pied de la magnifique cathédrale gothique.
Et pour les festivités, les magnifiques tapisseries du XVIIe siècle sont réinstallés dans leurs emplacement d’origine dans la grande nef.
Strasbourg met les bouchés doubles pour ainsi dire. Chaque ornière, chaque recoin, chaque ruelle reçoit sa petite décoration.
Et évidemment, il y a le très célèbre grand sapin.
Les marchés de Noël
Les marchés de Noël, dont l’existence remonte au XVe siècle pour celui de Strasbourg, ont bien failli finir en grande foire commerciale. A l’origine, ces marchés étaient destinés à l’approvisionnement pour la fête de Noël : décorations du sapin, produits du terroir, vêtement d’hiver sans doute.
Dans les années 2000, c’était surtout la fête du made in China mais heureusement les différentes municipalités ont pris des mesures pour garder le caractère traditionnel de ces marchés.
Un coup de cœur tout particulier pour le marché de Noël médiéval de Ribeauvillé. C’est déjà sans doute l’une des plus jolies petites villes alsaciennes, mais pendant le temps du marché de Noël, on a vaguement l’impression d’être dans un autre temps. Si bien qu’on ne serait même pas surpris de déjeuner avec des chevaliers, fussent-ils de l’ordre de Malte.
Colmar
Ne pas s’arrêter à Colmar pendant une visite en Alsace est déjà une preuve de mauvais goût pendable. Mais ne pas y aller pendant Noël frôle carrément l’hérésie ! Si Strasbourg est somptueux, Colmar, la Capitale des vins d’Alsace, est intimiste. Inutile de bouder notre bonheur donc.
Et le soir venu, Colmar apparaît sous un jour définitivement angélique.
On est transporté dans une sorte de féérie digne des plus belles histoires de dessins animés.
Il y règne une atmosphère très différente de Strasbourg (surtout quand il y a moins de touristes). Beaucoup plus calme, plus recueilli. Mais surtout ne pas y aller les week-end de décembre.
Et la nature ?
Mais au-delà des marchés de Noël, pour magnifiques qu’ils soient, c’est aussi la nature qui nous régale. Avec ou sans neige (rare, de plus en plus rare…), l’hiver est l’occasion de promenades en raquette ou en chaussures dans une nature figée par le froid, suspendu dans un brouillard infranchissable.
Mais surtout, lorsqu’on monte au-dessus du brouillard sur nos petites Vosges, j’ai l’impression d’atteindre un autre monde, le monde au-delà des nuages.
Et du haut du Markstein ou du Grand-Ballon, la mer de nuage s’étend à l’infini, jusqu’aux Alpes bernoises à 150 km.
Inutile de dire ce que l’on ressent, la photo parlant d’elle-même.
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Tu aurais pu prévenir que tu étais dans le coin pour Noël !!
Très bel article toutefois, on est bien plongés dans cette féerie de Noël chère à l’Alsace. Il ne manquait que la neige !
Tu sais, c’est toujours un peu la course quand même l’Alsace.
Salut ! Tout d’abord, Heureuse Année 2019 sous le signe du rire et des voyages (bon, ça je prends pas trop de ‘risques’ te concernant 😉 ) et cela en pétant la forme bien sûr !!
Bon, évidemment en Alsace vous semblez effectivement rendre ses lettres de noblesse aux fêtes de Noël, ça donne envie !