A Trinidad, on découvre une ville bien différente.
Elle n’a pas le charme désuet immédiat de Cienfuegos et ressemble plus à un gros bourg qu’à une vraie ville ; néanmoins, en se promenant dans les ruelles, on comprend vite pourquoi l’Unesco l’a classée au patrimoine de l’Humanité (ce qui a aussi permit sa restauration). Est-ce les couleurs chatoyantes de ces maisons ou alors la magnifique place Major avec ces maisons coloniales ? Peu importe, c’est beau. Coincée entre mer et montagne, Trinidad est une belle secrète qui dévoile ses charmes au goutte à goutte (de rhum). Et ça me touche immédiatement.
(Par contre, les ruelles pavées sont redoutables pour les chevilles…).
Une habitude cubaine surprend toujours et ici, elle est particulièrement marquée : ils ont l’habitude de laisser leurs portes ouvertes, sachant que leurs salons donnent sur la rue. Ainsi, en marchant dans la rue, on peut admirer les intérieurs (d’un autre temps) des habitants.
Par contre, dès qu’on sort du centre historique, on tombe inévitablement sur des rues aux façades décaties qui ressemblent tristement à des bidonvilles. Ici aussi, l’argent est loin de couler à flot.
Playa Ancon
Immanquablement, lorsqu’on est sur une île, on cherche tôt ou tard une plage. Celle d’Ancon, ouverte sur la mer des Caraïbes, possède une eau bleue turquoise à souhait avec des fonds coralliens et un sable blanc, température de l’eau : au moins 26°C.
Petite plage sympathique, mais on est loin d’égaler pour l’instant certains plages des caraïbes comme Flaminco Beach à Porto Rico.
Et, de toutes façons, en matière de plage, encore une fois, j’insiste, celles de Corse n’ont vraiment pas à rougir dans le genre (même si la température de l’eau n’atteint pas la même température qu’ici et qu’il n’y a pas de coraux).
Mais, j’ai pu prendre en photo un colibri en plein action !!!
Vallée de los Ingenios
Classée par l’Unesco en même temps que le centre-ville de Trinidad, cette vallée sucrière a fait la fortune de la ville au XIXe siècle : champs de canne à sucre, moulin à tiges de canne à sucre, tour d’observation (pour surveiller le travail des esclaves dans les champs) et maisons d’esclaves. Plongeon dans l’histoire de sucreries un peu amères.
Le petit train à vapeur… pour touristes.
Un moulin à canne à sucre, pas si facile à voir.
Cette vallée est fort jolie au demeurant, et on laisse bien volontiers vagabonder son regard et le laisser se perdre sur un champs de canne à sucre, une touffe de bananiers sauvages ou encore des champs de blé.
Parc de Topes de Collantes
Parc naturel à quelques encablures de Trinidad, occasion rêvée pour, à la fois faire un brin d’histoire (puisque Ernesto Che Guevara prit une part importante dans la révolution ici même) mais également un grand bol d’air sauvage dans une jungle de montagne luxuriante.
Nous visitons également une habitation de fermier de montagne. Le taux d’imposition des fermiers à Cuba est de 80 %!!! Autrement dit, ils vivent avec les 20 % restants. Ci-dessous vous verrez une habitation où l’eau courante n’est même pas en rêve (mais ils ont la télé pour voir les discours de propagande).
Et un plongeon dans une piscine naturelle où l’eau devait avoisiner les 15°C, ça pique, au sens premier du terme. En sortant, j’ai vérifié que j’avais encore mes doigts parce que c’est baignade avec manucure et pédicure inclues (en effet, des poissons mangent les peaux mortes… ben ça chatouille sacrément ces bestioles).
Dans une plantation de café, notre guide nous explique que ces terres appartiennent au gouvernement mais qu’il paye tellement mal (moins de 10€ par mois) que personne ne veut entretenir ces terres. Mais évidemment, ils ont trouvé un moyen alternatif : ils organisent des « classes vertes » pour les gamins pendant 25 jours et leurs font cueillir les grains de café. C’est pratique, les enfants sont déjà à la hauteur des baies de café… On devrait recycler l’idée pour tous les jeunes désœuvrés de nos banlieues : le raisin c’est un peu comme du café mou, non ?
Enfin, clou de la randonnée, une cascade de 28 mètres dans un environnement végétal enchanteur. C’est … ouaaaaahhhh !!!!
Coup de coeur restaurant
On a eu un gros coup de coeur pour le restaurant Monte y Mar (168 calle Bolivar 297), indiquée par l’hôte de notre casa particulare, où pratiquement tout était délicieux, notamment la déclinaison de langoustes (grillée, au fruits exotiques ou en sauce tomate-vin blanc). Et l’addition arrive avec des cigares pour les hommes et une fleur pour les femmes.
Conclusion
Par contre, il faut être honnête, ça fait vraiment ville-musée. On se demande où vivent les cubains dans cette ville un peu trop proprettes (mais j’ai trouvé, dans les quartiers non fréquentés par les touristes). Et, tout comme à la Havane, on se sent un peu harceler par les rabatteurs qui ne vous lâchent pas d’une semelle. On ne peut pas sortir une tête sans se faire aborder.